Balade gourmande rue Montorgueil

Un de mes lieux de balade spécial gourmandises préféré à Paris est sans nul doute la portion de la rue Montorgueil située entre le métro Sentier et la rue Tiquetonne. Cette dernière abritant la fameuse épicerie G. Detou vous aurez compris que je me rends assez fréquemment dans le quartier.

Que vous ayez ou non besoin de matières premières ou d’ustensiles de cuisine comme je l’ai évoqué dans un précédent article clic, vous y apprécierez forcément l’atmosphère de grand marché à ciel ouvert non loin du Forum des Halles. J’ai choisi de placer cette invitation à la gourmandise sous le signe du sucré mais entre deux bistrots au look traditionnel avec leurs terrasses bondées vous trouverez aussi foule d’artisans de bouche du boucher au poissonnier en passant par le primeur.

Pourquoi donc évoquer spécialement les pâtisseries de la rue Montorgueil me direz-vous ?… Tout simplement parce que s’y installent peu à peu depuis quelques années les plus grands noms de la capitale qui prennent place dans cette rue située non loin du « ventre de Paris » cher à Zola.

Commençons la visite par la boulangerie-pâtisserie Stohrer qui se trouve au numéro 51 de la rue. Après avoir admiré la superbe devanture passez le seuil de la plus vieille pâtisserie de Paris. Comme l’indique le site internet de la maison, Stohrer était le pâtissier de Marie Leszczynska épouse de Louis XV. Après l’avoir suivie à Versailles, Nicolas Stohrer a ouvert sa boutique dans le 2ème arrondissement de Paris en 1730. Si la devanture affiche fièrement son classement parmi les meilleurs Eclairs au chocolat de Paris c’est pour le Baba au rhum que l’enseigne est réputée car Nicolas Stohrer en serait l’inventeur ; rien que çà ! Il s’agissait alors d’une brioche sèche parfumée au safran puis imbibée de vin de Malaga accompagnée de crème pâtissière et de raisins. Son premier nom aurait été Ali Baba en hommage au célèbre personnage des Contes des « Mille et une nuits ». N’étant pas fan de Baba je me base sur l’avis d’un amateur qui l’a trouvé excellent ! Personnellement je me laisserais bien tentée un jour par leur superbe religieuse à l’ancienne… La façade et les décors intérieurs du lieu sont classés à l’inventaire des Monuments Historiques. Ils ont été réalisés en 1860 par le peintre Paul Baudry qui a également réalisé les décors du foyer de l’Opéra de Paris.

Un peu plus loin se trouve la boutique A La Mère de Famille. Cette enseigne a été créée en 1761 au 35 rue Montmartre par un jeune épicier de Coulommiers appelé Pierre Jean Bernard. Depuis cette époque l’affaire familiale a fructifié et essaimé 10 superbes boutiques dans Paris dont celle située au 82 rue Montorgueil. Je vous renvoie à l’historique complet sur le site de la maison ici sur lequel les provinciaux pourront accéder à des produits expédiés dans toute la France via la e-boutique. A la mère de famille propose des chocolats, des confiseries, des pâtes à tartiner ou encore des pâtisseries. Un classique pour les becs sucrés !

Plus récemment installé au 2 rue des Petits Carreaux qui est contiguë à la rue Montorgueil vers le métro Sentier vous pourrez pousser la porte de la pâtisserie L’Eclair de Génie. Je vous avais déjà parlé des pâtisseries mono-produit dans un précédent article ici. La spécialité du lieu est bien sûr l’Eclair régulièrement revisité en audaces visuelles et gustatives par Christophe Adam. J’ai un gros faible pour l’Eclair caramel beurre salé dont je n’ai pas encore trouvé l’équivalent ailleurs… Je vous renvoie à ce propos à mon article sur le Paris Quimper du même Christophe Adam.

Encore un petit creux ? Direction Le café Pouchkine ou plus précisément la Pouchkinette installée 14 rue des Petits Carreaux. Le site internet de l’enseigne vous promet une « escapade gourmande et raffinée » dans un lieu superbe agrémenté ici d’une belle terrasse. C’est en 1999 à Moscou qu’est né le premier Café Pouchkine créé par Andrey Dellos offrant à la dégustation une cuisine aux accents russe et français. Outre les traditionnels Eclairs et Tartes au citron vous pourrez déguster dans cette pâtisserie-salon de thé des spécialités aux noms plus russophones comme le Medovick ou la Pavlova. Le nom du lieu renvoie bien sûr à l’écrivain Alexandre Pouchkine mais aussi à Pierre Delanoé qui pour Gilbert Bécaud a inventé ce café dans sa très belle chanson « Nathalie »… En 1964, lorsque la chanson est sortie, le Café Pouchkine n’existait pas encore ; c’est Gilbert Bécaud qui l’a inauguré en 1999 !

Non loin de là Eric Kayser a installé 16 rue des Petits Carreaux un de ses multiples boutiques parisiennes. Le boulanger lorrain, également formateur et auteur de d’ouvrages, possède des boutiques à travers le monde entier dont une à Dakar au Sénégal… Pensée spéciale pour une jeune expatriée qui m’est chère et qui pourra ainsi se délecter des multiples pains, viennoiseries et pâtisseries concoctés par Eric Kayser et ses équipes.

Et pour terminer ce tour d’horizon pâtissier un passage s’impose par la boutique Fou de pâtisserie ouverte par le magazine portant ce titre au 45 rue Montorgueil. Le concept de la boutique est le même que celui du magazine : réunir les créations des plus grands chefs pâtissiers français. Ce lieu minuscule, disposant de deux tables en terrasse pour satisfaire les besoins urgents de gâteaux, propose des pâtisseries de créateurs parisiens tels Cyril Lignac, Pierre Hermé, Philippe Conticini pour ne citer que les plus célèbres. Leurs pâtisseries sont proposées au tarif unique de 5,90 euros. L’idéal pour composer une belle farandole de desserts sans avoir à courir dans tout Paris. Parmi les douceurs dégustées dernièrement mes papilles ont été littéralement affolées par le Cheese Cake noisette-cassis du jeune chef Jonathan Blot qui dirige la pâtisserie Acide Macaron que je vais m’empresser d’aller découvrir in situ.

Comment clore cette découverte gourmande sans vous conseiller d’aller vous rafraichir ou même manger Au Rocher de Cancale situé au numéro 78 proposant des spécialités d’huitres et de fruits de mer ? Initialement installé au 59 rue Montorgeuil en 1804, le restaurant a fermé quelques temps en 1846 avant de changer d’adresse pour s’installer dans ce superbe lieu classé à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1997.

Prochaine expédition gourmande en quête de pâtisseries prévue sur l’autre rive de la Seine autour de la Rue du Bac… j’en ai les papilles qui frétillent !

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