Dublin, Irlande, destination choisie un peu au hasard pour tout vous avouer et qui nous a comblés le temps d’un week-end. Je m’étais mise dans l’ambiance grâce au second tome de la trilogie de Douglas Kennedy « La symphonie du hasard » puisque son héroïne, Alice Burns, y réside le temps d’une année universitaire en 1975. C’est donc avec des images d’une ville sombre et austère que j’ai débarqué à Dublin. Alors bien sûr j’ai retrouvé les petits immeubles décrits dans le roman et le Trinity College où l’héroïne suit ses études. Mais c’est une ville très dynamique et agréable qui reste dans mon esprit.
Logés dans la banlieue résidentielle de Sandymount (par ici sur Airbnb), notre premier achat fut une Leapcard pour 72 heures à 19,90 euros qui nous a permis d’utiliser à volonté tous les transports y compris le bus 747 qui relie l’aéroport au centre ville. Le réseau de transports est assez complet et simple d’utilisation entre bus, tramway et DART (RER local qui n’a de « fléchette » que le nom !).
Côté visites après avoir découvert les hauts lieux de Dublin lors d’une agréable visite guidée de deux heures en français par Béatrice de Eirewalk, nous nous sommes immergés dans la tumultueuse histoire locale. A retenir dans ce domaine le GPO Witness History qui retrace le soulèvement de 1916 organisé depuis le General Post Office et qui a débouché sur la naissance de la République d’Irlande ainsi libérée du joug anglais. The Little Museum of Dublin est axé quant à lui sur l’histoire de Dublin au XXème siècle et consacre même une salle à U2 ! Ce petit musée dont les salles sont richement décorées d’objets hétéroclites déposés par des dublinois se situe dans un petit immeuble face au Saint Stephen’s Green un des plus beaux parcs de la ville. Pour finir avec l’histoire le Irish Emigration Museum est une belle démonstration, tout comme le GPO, de ce que savent faire les anglo-saxons en matière de muséographie. Il permet de comprendre la nécessité pour les irlandais de quitter leur pays tant la vie y était difficile et ce qu’elles que soient les époques.
Les arts sont bien représentés dans plusieurs musées nationaux gratuits à Dublin dont la National Gallery ou le National Museum of decorative arts and History. Même la musique est à l’honneur avec le Irish Rock’n’roll Museum qui met à l’honneur les dublinois de U2 et les grands artistes irlandais de la scène rock depuis 40 ans. Les amateurs de vieux livres trouveront leur bonheur dans l’ancienne bibliothèque du Trinity College où est exposé « The book of Kells » un Ancien Testament enluminé par des moines au IXème siècle. Nous avons été séduits par la petite Dublin City Gallery – The Hugh Lane dont le clou de la visite est l’atelier londonien de Francis Bacon installé dans sa ville natale depuis 2001.
Petite revanche sur les anglais puisque cet atelier démonté puis remonté telle une œuvre archéologique avait d’abord été proposé à la Tate Gallery de Londres qui a visiblement hésité avant de se faire ravir la mise par la Dublin City Gallery ! Tout proche de là les amateurs de littérature irlandaise pourront se délecter au Dublin Writers Museum. La ville propose tant de sites à visiter qu’il est difficile de tous les lister et encore plus de tous les visiter le temps d’un week-end même prolongé !
Il est difficile toutefois d’échapper au Guinness Storehouse. Même si nous avons finalement préféré la visite de la brasserie Calsberg à Copenhague dont je vous ai parlé ici, le lieu est intéressant. Une sorte de « Guinness World » sur le site impressionnant de l’usine ouverte là en 1904 par Arthur Guinness, dégustation à la clef bien sûr ! Un conseil, qui vaut aussi pour la prison de Kilmainham Jail : réservez votre visite en ligne pour être sûr de pouvoir visiter le site et même avoir des réductions en ce qui concerne le Guinness Storehouse.
Dublin se prête aussi à la déambulation à travers ses différents quartiers tels Temple Bar qui porte finalement bien son nom puisqu’il concentre sans doute le plus grand nombre de pubs de la ville ! Cet espace situé en bordure du fleuve Liffey a été sauvé de la destruction par la municipalité qui doit aujourd’hui s’en féliciter. Quant au nom il viendrait de Sir William Temple prévôt de Trinity installé vers 1609 dans ce quartier qui porta ensuite son nom. Ne pas hésiter à se promener également dans les quartiers populaires de Liberties et de Portobello où l’architecture porte les traces du passé industriel de la ville avec ses cités ouvrières de briques rouges.
Enfin pour prendre l’air le DART conduit directement dans le petit port de Howth où plusieurs circuits de randonnées, très accessibles, permettent de prendre l’air en bord de mer à 13 kilomètres seulement de Dublin à la communauté de laquelle appartient Howk.
Bon c’est bien, mais on mange quoi à Dublin ?…
La nourriture dublinoise servie dans les pubs est très traditionnelle et met en valeur les productions locales dont la pomme de terre déclinée à toutes les sauces mais également la viande et le poisson.
Outre le traditionnel Fish and Chip ne manquez pas de déguster un Stew, ragoût au bœuf ou à l’agneau, un Dublin Coddle composé de pommes de terre, oignons, saucisses et poitrine de porc (photo – The Lotts) ou encore du poisson grillé, souvent de la morue ou du saumon. Vous trouvez peut être que je ne vous vends pas du rêve, mais ces plats traditionnels sont de bonne qualité, goûteux et très copieux. Ils sont en général servis entre 13 et 17 euros selon le standing du pub. Quant aux restaurants plus gastronomiques de la capitale irlandaise ils proposent des menus « Early Birds » généralement servis entre 17h30 et 19 heures. Ils permettent de découvrir une cuisine raffinée à des prix abordables.
En ce qui concerne les desserts la rupture avec l’Angleterre n’a pas été consommée si on en juge par les Carrott Cake, Crumble, Banoffee Pie ou autre Sticky Toffee Pudding (photo – Bankers Pub). Vous aurez deviné en parcourant les recettes de ce blog que j’aime beaucoup ces spécialités anglo-saxonnes donc je fus comblée mais les découvertes n’étaient pas au rendez-vous en dehors de la mousse au chocolat à la Guinness à la texture très agréable… même si on y sent pas franchement le goût de la Guinness !
Peu de boutiques spécialisées dans la nourriture croisées au gré de nos déambulations… à croire que les dublinois se fournissent surtout dans les supermarchés ! Côté marchés à signaler ceux de Temple Bar et de Green Door où se tient également une petite brocante le dimanche après-midi tout près d’un grand magasin bio.
Voici quelques adresses de pub qui ont ravi nos papilles:
- The Bankers Bar – Trinity Street – La jolie salle de restaurant située à l’étage est calme, ce qui change du tohu bohu habituel des pubs. Service agréable à défaut d’être rapide (c’est un euphémisme à Dublin… ). Les plats sont variés et de qualité pour un tarif raisonnable.
- Darkey Kelly’s – 19 Fishamble Street – Niché dans une petite rue tout près de la Christ Church une des cathédrales incontournables de Dublin. Ce pub à la décoration traditionnelle sert des plats généreux. Service très prévenant.
- 1837 – Bar – C’est un des restaurants du Guinness Storehouse. Décoration au style industriel. Ambiance calme et belle vue sur les toits de l’usine. Les plats sont en moyenne un euro plus chers que dans les autres pubs mais cela reste correct. Calme et qualité au rendez-vous .
- The Lotts – 9 Liffey Street Lower – Difficile de choisir parmi les nombreux pubs de Temple Bar mais nous avons été satisfaits de notre choix d’autant que j’ai pu enfin manger un Dublin Coddle. Décor agréable, service prévenant. Beaucoup de personnes viennent là pour profiter de la formule à 35 euros pour deux personnes : grillade de bœuf, légumes et bouteille de vin. Au prix exorbitant de la bouteille de vin dans les restos dublinois c’est assez étonnant mais pourquoi pas !
J’espère que cette carte postale gourmande vous aura donné envie de vous immerger à votre tour dans la capitale irlandaise. Je vous donne rendez-vous bientôt pour des recettes irlandaises où la Guinness sera à l’honneur.