De retour d’une escapade à Anvers je ne peux résister à l’envie de vous en faire profiter un peu à travers cette carte postale gourmande. Direction donc la Flandre Belge !
Anvers est à deux heures de train de Paris et le spectacle débute par l’arrivée dans la superbe Centraal Station construite entre 1898 et 1905. On dépose les bagages à la consigne et c’est parti pour la découverte d’Antwerp en version néerlandaise !
La Antwerp City Card est à favoriser pour ceux d’entre vous qui souhaitent visiter plusieurs musées et sites incontournables durant leur séjour. Les musées sont chers à Anvers donc la formule musées et transports est intéressante. A noter toutefois que des changements sont à prévoir pour 2023 car la Rubenshuis va fermer ses portes pour rénovation et que le musée des beaux arts, le KMSKA, devrait faire son entrée dans la City Card.
En complément de notre programme de visites autonome nous avons eu le plaisir de bénéficier de l’expertise de Frans qui est un Greeter d’Anvers. Ceux qui ne connaissent pas l’International Greeter Association tireront profit à en découvrir le site internet ici. Pour résumer un greeter est un habitant qui se propose de faire découvrir gratuitement sa ville à un groupe de 6 personnes maximum durant deux heures. Au moment de l’inscription vous pouvez indiquer vos préférences thématiques et linguistiques. Au-delà d’une visite guidée gratuite en petit comité le Greeter vous livre également multiples anecdotes sur son quotidien. A chaque fois que nous avons fait appel à l’association nous en avons été ravis. Je ne peux donc que vous inviter à tenter l’aventure Greeter !!
Avant de vous indiquer mes coups de cœur anversois un petit détour culinaire s’impose. Autant le dire d’emblée, comme nous l’avions déjà constaté notamment à Gand, la restauration est chère en Belgique. Il est toujours néanmoins possible de dénicher de petites adresses sympas pour déguster une spécialité flamande comme la carbonnade ou les inévitables gaufres liégeoises ou bruxelloises. Les friteries sont également des incontournables. Je vous déconseille par contre de tenter l’aventure chez Frituur 1 sur Hoogstraat car les produits y sont de piètre qualité. Fritkot Max et Frites Atelier seront de meilleures alternatives !
Côté resto nous n’avons pas fait de folies durant notre séjour mais nous avons retenu le moment sympathique passé chez ‘T Hofke qui se situe au fond du passage Vlaeykensgang à deux pas de la Grote Markt. La cuisine est honnête à défaut d’être bon marché et le cadre très agréable.
Difficile bien sûr de repartir d’Anvers avec quelques biscuits et chocolats. Côté biscuits, outre les traditionnels Speculoos, la spécialité locale est la main d’Anvers. Ce délicieux biscuit aux amandes se trouve notamment chez Philips Biscuits. Pour les amateurs de chocolat une des meilleures adresses est sans doute The Chocolate Line. La boutique anversoise se situe sur le très commerçant Meir dans un palais rénové par Napoléon ! Pour le pain et la pâtisserie notre choix s’est porté dans la petite boutique Dellafaille située au pied du Mas.
Au rayon culturel Anvers regorge de sites exceptionnels. Dans le centre ancien la visite peut débuter sur la Grot Markt où se dresse l’impressionnant Hôtel de ville (Stadhuis) édifié au XVIème siècle. La place est par ailleurs entourée de superbes maisons de corporations édifiées durant les XVI et XVIIèmes siècles. Et au centre trône la fontaine de Branbo édifiée en 1887 par le sculpteur Jef Lambeaux. Elle met en scène la légende du géant Druon Antigon dont la main aurait été arrachées par Silvius Brabo afin qu’il cesse de piller les bateaux empruntant l’Escaut. Silvius lui aurait coupé les deux mains avant de les jeter dans le fleuve (Handwerpen signifie « jeter la main »). La main est ainsi devenue le symbole de la ville et il est possible d’en voir sur la façade du Mas mais aussi sur la bière locale, la De Koninck dont la brasserie se visite par ailleurs. Renseignements par ici
A deux pas de la place se trouve Museum Vleeshuis consacré aux instruments de musique et installe dans la maison de la confrérie des bouchers.
La flèche de la cathédrale toute proche est visible depuis la place. La construction de la Onze-Lieve-Vrouwekathedraal s’est étendue sur deux siècles. Les œuvres d’art y sont nombreuses dont plusieurs Rubens le natif de l’étape ! Entrée payante (12 euros), d’où l’intérêt de la City Card.
Rubens a également œuvré pour la décoration de la voûte de l’église Sint Carolus Borromeuskerk, sur la place Hendrik Conscience. Cette église baroque surprend par sa façade grandiose et son intérieur lumineux. Il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour deviner la splendeur que devaient être son plafond et ses bas-côtés peints par Rubens et Van Dyck… et qui ont péri dans l’incendie de 1718 !
La religion catholique est également très présente dans les rues avec les statues de Vierge à l’Enfant qui ornent la façade de nombreux immeubles. Ces statues sont classées et doivent être entretenues par la copropriété. En cas de destruction d’un bâtiment portant une statue mariale celle-ci doit être réinstallée sur l’immeuble reconstruit au même endroit !
Les amateurs de peinture et les novices prendront plaisir à découvrir la Rubenshuis qui revient sur l’œuvre du maître anversois à l’intérieur de la maison qu’il acheta et agrandit. Cela permet de parcourir une maison du XVIème siècle tout en découvrant la vie de P.P. Rubens. Il faudra néanmoins patienter au moins trois ans pour la découvrir car elle vient de fermer pour rénovation…
Non loin de là, et sans transition, les férus d’architecture prendront plaisir à découvrir la Stadsfeestzaal au 78 Meir. Il s’agit d’une ancienne salle de spectacle transformée en centre commercial. Dans le domaine architectural le Boerentoren vaut le coup d’œil. Le premier gratte-ciel d’Anvers a été inauguré en 1932. Avec ses 97 mètres de haut, seule la tour de la cathédrale le domine. Actuellement en travaux, sa réhabilitation fait débat tant elle est audacieuse. A suivre par ici.
On reprend la marche direction le Museum Plantin-Moretus consacré à la célèbre famille d’imprimeurs anversois. Le seul musée de la ville classé au patrimoine mondial de l’Unesco est établi dans la maison-atelier familiale. Il permet de prendre conscience de l’importance de la famille Plantin-Moretus et d’Anvers dans le domaine de l’imprimerie.
On change de quartier pour profiter du Musée Royal des Beaux-Arts qui a réouvert ses portes en septembre dernier après 11 ans de travaux. Son prix en effrayera plus d’un, mais les 20 euros de l’entrée permettent de découvrir non seulement les œuvres d’artistes flamands majeurs mais aussi une prouesse architecturale en termes de rénovation. L’accrochage thématique permet de plus de rendre la visite plus ludique.
Direction à présent le quartier du port en plein essor depuis la construction du MAS (Museum aan de Stroom) en 2010. Ce « Musée sur le fleuve » vaut essentiellement, à mon humble avis, pour son architecture exceptionnelle. Tout de pierre et de verre ondulé le bâtiment domine le bassin Bonaparte, décidément apprécié à Anvers dont il a permis la réouverture du port après deux siècles de fermeture ! L’accès au panorama est gratuit et permet de prendre de la hauteur pour découvrir Anvers. Cela permet de prendre conscience de l’étendue de la ville et de ses installations qui en font le deuxième port européen après Rotterdam.
Dans le domaine des prouesses architecturales je vous conseille un autre panorama accessible à la Nieuw Havenhuis où l’architecte Zaha Hadid a surmonté la Maison du Port, bâtie dans une ancienne caserne, d’un impressionnant diamant. Référence bien sûr à une des spécialités anversoises que sont la taille et le commerce du diamant. Sur 10 diamants vendus dans le monde il semble que 8 soient forcément passés par un atelier anversois. Pour ceux qui en ont les moyens les boutiques des diamantaires se situent dans le quartier de la gare.
Dernière suggestion de musée, toujours dans le quartier du port, avec la Red Star Line du nom de la compagnie maritime qui transporta plus de deux millions d’Européens vers l’Amérique du Nord entre 1873 et 1934. La visite permet de découvrir les bâtiments où se déroulaient les différentes étapes à valider avant d’embarquer vers le Nouveau Monde.
Après ce petit inventaire subjectif et forcément incomplet tant le nombre de sites à découvrir à Anvers est important, je vous suggère encore trois lieux remarquables.
Zurenborg tout d’abord, accessible en tram depuis le centre ville. Ce quartier regorge de superbes constructions Art Nouveau dont la Huis Zonnebloem est une des illustrations les plus aboutie. Votre balade architecturale vous conduira ensuite dans le Groen Kwartier dont le centre est occupé par l’ancien hôpital militaire rénové en 2010 et accueillant un quartier résidentiel. La chapelle de l’ancien hôpital a été investie par le restaurant gastronomique The Jane. Quant à l’espace du Pakt tout proche, il accueille des espaces de co working hyper tendance.
Autre destination située à 15 kilomètres du centre d’Anvers et accessible par le WaterBus ou par la route : Fort Lillo. Ce petit village est l’ultime survivant des trois bourgs qui occupaient cet espace avant l’extension de la zone industrialo portuaire. Étrange paysage que cet ancien fort militaire niché dans une zone industrielle entre centrale nucléaire et éoliennes ! Si vous vous aventurez jusque là n’hésitez pas à franchir la porte du sympathique café De Schelde pour y déguster par exemple une Ganzenbier (« bière des oies »). Le musée des polders permet de découvrir l’histoire du lieu.
A 15 kilomètres au sud-est cette fois-ci se trouve la charmante ville de Lierre. Le train vous y conduit en une quinzaine de minutes depuis la gare centrale d’Anvers. Lierre est entourée de canaux et son centre est dominé par de superbes maisons flamandes traditionnelles dont une bonne partie a été reconstruite suite aux bombardements subis par la ville en 1914. Ne pas manquer le béguinage classé au patrimoine mondial de l’Unesco (à comparer avec celui d’Anvers) ou encore la tour Zimmer et son horloge.
J’espère que ce petit tour d’horizon vous donnera envie d’aller Anvers et de découvrir ses richesses.