Carte postale gourmande de Minorque

De retour d’une escapade automnale dans les Baléares je vous propose une carte postale gourmande de Minorque. Si j’avais apprécié les charmes de Majorque, ce fut plus encore le cas de sa petite sœur. Il est certain que le grand soleil d’octobre allié à une fréquentation moindre qu’en période estivale a joué en sa faveur, mais Minorque dispose d’atouts indéniables quelque soit la saison.

Sa taille tout d’abord puisque l’île s’étend sur environ 20 kilomètres du nord au sud et 50 de l’est à l’ouest. Inutile donc si vous êtes véhiculé, ce qui est quasi impératif hors période estivale, de choisir plusieurs points de chute pour explorer l’île. Nous étions basés à proximité de Ciutadella dans la résidence hôtelière Sol Ponent que nous avons apprécié à tous points de vue.

La variété de ses paysages ensuite : des plaines verdoyantes déchirées de belles criques déchiquetées du sud aux étendues vallonnées du nord de l’île dont le point culminant est le Monte Toro haut de 358 mètres. Ces espaces variés ouvrent la possibilité d’y pratiquer multiples activités de la randonnée à la plongée, l’équitation ou la farniente selon les envies, sans oublier une petite dose de culture. Plusieurs sites de Minorque sont classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit de vestiges de la civilisation talayotique classés depuis 2023, qui complètent le classement de la « Réserve biosphère » de l’île depuis 1993.

Je vous épargnerais un cours complet sur l’histoire de Minorque mais vous incite pour cela à visiter le Musée consacré au riche passé de l’île à Maó (nom local de Port Mahon). Il permet de faire connaissance avec ladite civilisation talayotique qui s’est développée sur l’île entre 1600 et 1800 avant JC. Visite bien utile également pour comprendre les occupations successives de ce territoire stratégique par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Musulmans, les Espagnols, les Anglais, les Français pour revenir enfin à la couronne d’Espagne en 1803 !

Place à la découverte à présent en suivant la séparation marquée par la route principale qui relie Ciutadella à Maó. Les deux villes sont à découvrir durant le séjour. Elles sont peuplées chacune d’environ 30.000 habitants et offrent des visages bien différents. Difficile néanmoins de les départager car chacune a son charme. Dans les deux cas les bâtiments les plus anciens remontent aux XVII-XVIIIè siècles car les multiples invasions ont entraîné bien des destructions.

Cituadella, à l’ouest, dresse sa silhouette dorée au dessus d’un charmant petit port naturel. Les hôtels particuliers et autres édifices s’organisent au départ de la place d’Es Born. Parmi les sites remarquables retenons la cathédrale, le palais Can Oliver qui lui fait face ou encore le joli marché avec son aile dédiée au poisson. Si vous en avez le temps le NUMA permet de découvrir des expositions culturelles depuis l’an dernier. Étant logés hors du centre ville nous avons plutôt exploré les alentours de Cala Blanca pour y découvrir le Hola Ola et le Pub Blarney Stone… offrant chacun une superbe vue sur la mer pour boire un verre ou manger.

A l’est de l’île Maó dévoile ses charmes depuis son promontoire qui dévale en pente douce vers le port plus vaste et moins charmant que celui de Ciutadella. La ville aux immeubles blancs pour certains ornés de bow-windows, occupation anglaise oblige, est parsemée d’édifices de pierre orangée. Les plus remarquables sont l’église Saint François d’Assise jouxtée par son cloitre abritant le Musée de Minorque, l’église Nostra Senyora del Carme dont le cloître accueille des commerces. Tout près se trouve le marché aux poissons dans lequel sont installés plusieurs bars à tapas, sympathiques mais un peu chers. Pour se restaurer à Maó mieux vaut opter pour Can Xavi qui propose une cuisine maison de qualité à des tarifs raisonnables avec un accueil très sympathique. Dit i Fet peut être également une bonne option bénéficiant en prime d’une terrasse.

A une quinzaine de minutes de bateau dans la baie de Maó la Illa del Rei mérite un détour pour y découvrir un ancien hôpital militaire et une galerie d’art contemporain intéressante. Possibilité de se restaurer sur place à La cantina ou de profiter le week-end des stands de grillades ou paella dans une ambiance musicale.

Les plus sportifs se lanceront à l’assaut du GR 223 dénommé Cami de Cavalls qui ceinture l’île sur 185 kilomètres. Il est praticable pour les randonneurs, les cyclistes ou les cavaliers. A défaut de le parcourir entièrement je vous conseille de le découvrir par tronçons par exemple au sud entre les superbes criques abritant les Cala parmi lesquelles Macarelleta garde ma préférence. La plage la plus étendue de l’île est celle de Son Bou. A l’est de l’île la Cala Rafalet satisfera les amateurs d’eaux translucides.

Le sud de l’île dispose de plusieurs sites talayotiques dont la Torralba d’en Salort qui est le village le mieux conservé et reste ouvert toute la journée. Un petit détour par la charmante ville d’Alaïor, sans s’imposer, peut s’avérer sympathique.

Pour finir tout près de Ciutadella ne passez pas à côté des anciennes carrières de pierre de Pedreres de S’Hostal. Elles sont valorisées par l’association culturelle Lithica qui y a notamment créé un labyrinthe.

Direction le nord de l’île à présent qui abrite deux espaces naturels protégés. La Réserva marina del Nord de Menorca dominée par le cap de la Cavalleria. Non loin de là la charmante petite ville de Fornells surmontée par sa tour. Plus à l’est s’étend le Parque naturel de S’Albufera d’Es Grau autour du Cap de Favàritx et le charmant petit village d’Es Grau. En redescendant vers Maó la Fortalesa de La Mola mérite un détour pour découvrir cette installation militaire bâtie au XIXeme siècle pour surveiller la baie. Au fil de votre découverte vous vous laisserez peut-être tenter par une des plages du nord de l’île.

Et la gastronomie locale me direz-vous ? Outre les classiques plats et tapas espagnols ou le tumbet que je vous avais proposé au retour de Majorque, sa petite sœur se distingue par une production de fromage. Le Queso de Maó dispose d’une AOC. Ce fromage à pâte pressée est élaboré avec du lait de vaches que l’on aperçoit dans leurs champs entourés de murs de pierres. La grande spécialité de Fornells est la Caldereta de llagosta. Son prix est tellement exorbitant que nous avons renoncé à la déguster sur place, mais je n’ai pas dit mon dernier mot à ce sujet ! L’ensaïmada, brioche au saindoux, fait partie de mes expériences culinaires à venir pour retrouver les saveurs des Baléares à la maison !

Loin d’avoir tout dit sur Minorque, j’espère au moins vous avoir donné l’envie de découvrir cette île aux charmes multiples.

2 commentaires sur “Carte postale gourmande de Minorque

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